Les dérapages de nos dirigeants
La palme revient sans doute à Viviane Reding qui a évoqué des pratiques jamais vues depuis 1945 pour qualifier les expulsions de Roms de France. Ce dérapage est blessant pour la France mais aussi pour le peuple juif en ce qu’il banalise ce qui ne devrait jamais l’être, l’infâme Holocauste conduit par l’Allemagne nazie. La France aurait du demander la démission de la commissaire pour une telle outrance et au moins obtenir des excuses en bon et due forme, au lieu de simples regrets.
Du coup, Nicolas Sarkozy n’a pas eu tort de tenir un discours musclé face aux dirigeants européens lors du sommet de la semaine dernière. Mais à quoi bon assurer devant les caméras qu’ils l’avaient tous soutenu et qu’Angela Merkel avait elle-aussi prévu d’expulser des Roms, avant de se faire démentir par le ministre Allemand des affaires étrangères ? Nicolas Sarkozy arrive à mentir avec un sacré aplomb mais il est difficile de comprendre l’utilité de ces nouveaux écarts avec la réalité…
Le dérapage du Parti Socialiste
En face, le Parti Socialiste n’a guère fait preuve de responsabilité lors du débat sur la réforme des retraites. Certes, Bernard Accoyer a interrompu les explications des députés socialistes, mais ceux-ci faisaient de l’obstruction et le président de l’Assemblée Nationale avait parfaitement le droit de faire ce qu’il a fait. Il était donc totalement irresponsable et ridicule de le poursuivre dans les couloirs et de faire le siège de son bureau en demandant sa démission et en le traitant de fasciste ou factieux !
Là encore, les mots ont un sens que les socialistes font mine d’ignorer. Le comportement de Bernard Accoyer, homme modéré, était tout sauf fasciste. Là encore, l’emploi à tort et à travers de mots forts contribue à en brouiller le sens. Les députés socialistes n’ont pas fait honneur à la République en se comportant de la sorte. S’opposer fermement à une réforme est une chose, normale, se comporter comme des sauvageons en est une autre, qui ne les honore pas.
Au final, cette semaine, aussi lamentable qu’elle ait pu être, a sans doute eu le bénéfice de rappeler aux Français à quel point il est nécessaire de changer de dirigeants. Et outre le fait de n’être pas l’alternative sur le fond, les socialistes ont démontré qu’ils pouvaient même ne pas l’être dans la forme !
Laurent Pinsolle